Le mouvement féministe avec ses trois vagues ressemble à une course d'obstacles harassante où les féministes, en dépit d'efforts séculaires, sont loin de la ligne d'arrivée, de l’égalité des sexes. La 1ère manche commence à la Révolution française de 1789 : conséquence, l'équipe française, avec Olympe de Gouges en tête, devance l'équipe allemande. Trois obstacles sont à franchir : l'accès à l’éducation, reconnaissance juridique et sociale, le droit de vote et d’éligibilité. La Seconde Guerre mondiale représente une parenthèse de plusieurs années pour les féministes des deux pays. L'après-guerre marque le début de la 2e manche qui se révèle rapide et prometteuse. Une fois la loi d’égalité femmes-hommes juridiquement acquise, les deux équipes se battent parallèlement pour légaliser l’avortement et obtenir de nouveau le droit de divorcer et aussi le droit de travailler sans l'accord du conjoint ou du père. Avec Simone de Beauvoir en tête, les féministes ont pris conscience des stéréotypes de genre. La 3e manche commence avec les années 2000 et la loi sur la parité côté français dont l'Allemagne s'inspirera. Les féministes des deux pays luttent pour mettre fin à la violence, au harcèlement, à la discrimination et au sexisme contre les femmes dans la vie quotidienne, au travail et en politique. Elles amplifient leur combat grâce aux réseaux sociaux, à la formation de nouvelles équipes (inter)nationales, aux actions comme #MeToo et aux arbitrages d’organisations internationales qui leur permettent d'éviter de nouveaux obstacles. Pourtant, la course vers l’égalité est loin d'être terminée.
Julia Leßnich (Licence Lettres/Économie) & Marie Abels (Licence Lettres/Économie)